Ce jeudi 28 septembre, le quotidien Le Parisien a publié un sondage réalisé par l’Ifop à la demande de l’UEJF concernant le nombre d’étudiants ayant déjà été victimes d’antisémitisme à la fac. Une étude édifiante qui révèle qu’un étudiant sur neuf en a été victime..

Au cours de leur vie étudiante, 91% des jeunes juifs ont déjà été victimes d’un acte antisémite, révèle une étude Ifop publiée jeudi 28 septembre, commandée par l’Union des étudiants juifs de France (UEJF). Cela va de la plaisanterie antisémite à l’agression. “L’antisémitisme est le quotidien des étudiants juifs”, alerte sur twitter l’UEJF qui dénonce un “effroyable constat”.

Sur son compte personnel, Samuel Lejoyeux, Président de l’UEJF réagit : « 91% des étudiants ont été victimes d’actes antisémites à l’Université. A ceux qui ne cessent de minorer, de nier, ou de regarder ailleurs, regardez ces chiffres. Lisez ces histoires. Le temps est à l’action. »

Les détails de l’étude

Selon ce sondage, 7% des étudiants juifs ont déjà été victimes d’une agression physique à caractère antisémite, dont 3% à plusieurs reprises. 43% affirment avoir déjà subi une attaque relative à Israël (agression physique, menaces verbales). Un peu moins de la moitié des étudiants juifs (45%) a été au moins une fois victime d’une injure antisémite. Le plus souvent les étudiants juifs se disent victimes de plaisanteries ou de remarques antisémites : une blague sur la Shoah ou les juifs (80%), remarques véhiculant des stéréotypes sur les juifs (89%). 67% de ces actes antisémites se déroulent dans les locaux de l’université ou de l’école, 32% sur les réseaux sociaux, 27% dans le cadre d’un cours ou encore lors d’une soirée étudiante comme dans 24% des cas.

L’Ifop a réalisé ce sondage auprès d’un échantillon de 237 étudiants de confession ou de culture juive via un questionnaire auto-administré en ligne du 14 juin au 5 septembre 2023.

Une crainte de l’extrême gauche

Un autre phénomène attire particulièrement l’attention. Les étudiants juifs interrogés par l’Ifop affirment bien plus craindre les «actes et violences d’extrême gauche» (83%) que ceux d’extrême droite (63%). Pour Samuel Lejoyeux, cela s’explique par le nombre d’affirmations antisémites divulguées par La France Insoumise et son dirigeant, Jean-Luc Mélenchon, « sans doute par clientélisme électoral ».

Pour Frédéric Dabi, de l’Ifop, il y a «une rupture historique dans la perception de la menace que ressentent les juifs de France. Avant, c’est de Jean-Marie Le Pen que venaient les inquiétudes. Aujourd’hui, c’est de Jean-Luc Mélenchon».

Des étudiants qui cachent leur judéité

Sur l’ensemble des étudiants sondés, 36% affirment avoir déjà caché le fait d’être juif par peur de l’antisémitisme. Une triste révélation qui retranscrit le sentiment de danger et d’insécurité qui règne dans le quotidien de la jeunesse juive de France.

L’UEJF fait part de son inquiétude face à cette dérive. 77% des étudiants de confession ou de culture juive estiment ainsi que l’antisémitisme est répandu dans les universités et les grandes écoles en France.

Enfin, 73% des étudiants considèrent qu’ils ne disposent pas suffisamment d’informations sur les procédures disciplinaires ouvertes en cas d’agression raciste ou antisémite.