Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge !

(Citation souvent attribuée à Voltaire, mais sans doute plus ancienne)

Pour beaucoup de nos concitoyens, les manifestations propalestiniennes qui ont marqué la Vuelta et pris pour cible l’équipe israélienne Israël-Premier Tech au point d’interrompre la dernière étape à Madrid ont suscité une certaine stupéfaction. Stupéfaction encore accrue par le soutien du gouvernement espagnol aux manifestants et notamment de son Premier ministre, Pedro Sanchez, applaudissant « le courage de ceux qui s’élèvent contre l’injustice ». À la stupéfaction, s’est ajoutée, pour beaucoup de Juifs du monde entier et plus encore pour les Israéliens, la déception. Car l’Espagne tient une place à part dans l’histoire du judaïsme. C’est le pays qui, après avoir expulsé ses Juifs en 1492, affirme régulièrement un attachement profond à la composante séfarade de la culture espagnole. Dès lors, comment expliquer que ce pays ait embouché avec autant de rapidité, de facilité et d’intensité les trompettes de l’antisionisme au point de se faire aujourd’hui en Europe le héraut de la cause palestinienne ? Au-delà des aspects particuliers à la politique intérieure espagnole, il est important d’éclairer le contexte historique qui pourrait expliquer cette sensibilité propalestinienne ; sensibilité dont il faut constater qu’elle est largement partagée.[1]

Aux origines de l’antisionisme espagnol

Contrairement à une idée reçue, la politique de soutien à la cause palestinienne est relativement ancienne. Elle naît au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, quand le 11 décembre 1946, l’Assemblée générale de l’ONU adopte la résolution suivante : « Convaincue que le Gouvernement fasciste de Franco en Espagne, qui a été imposé par la force au peuple espagnol, avec l’appui des Puissances de l’Axe, et qui a fourni une aide matérielle aux Puissances de l’Axe dans la guerre, ne représente pas le peuple espagnol et rend impossible, tant qu’il restera au pouvoir en Espagne, la participation du peuple espagnol aux affaires internationales avec les autres peuples des Nations Unies ; recommande que l’on empêche le Gouvernement espagnol franquiste d’adhérer à des institutions internationales établies par les Nations Unies ou reliées à l’Organisation et de participer aux conférences ou autres activités qui peuvent être organisées par les Nations Unies ou par les institutions précitées, jusqu’à la formation, en Espagne, d’un gouvernement nouveau et acceptable. »[2]

Pour contrecarrer cette situation de paria à laquelle l’ONU l’oblige, notamment en Europe, l’Espagne s’engage dans des politiques dites de « substitution ». Elle va chercher des appuis en Amérique du Sud, mais plus encore dans le monde arabe[3]. C’est là l’origine d’une « politique arabe » dont l’élément central est le refus de reconnaître l’existence de l’État d’Israël et le soutien à la cause palestinienne, une constante. Israël, qui vient tout juste de déclarer son indépendance, ne s’y trompe pas. En 1949, son ambassadeur, Abba Eban, prononce à la tribune de l’ONU un discours qui va profondément marquer les relations entre les deux états : « Les Nations Unies sont nées des souffrances d’une génération martyrisée. Six millions de juifs sont morts. Un million d’enfants juifs ont été jetés dans les fours crématoires et les chambres à gaz. Le souvenir de ces actes épouvantables, inhumains et organisés, demeurera toujours présent dans la mémoire d’Israël et dictera sa conduite. La délégation israélienne ne prétend en aucune façon que le régime espagnol a pris une part directe dans cette politique d’extermination, mais elle affirme que le gouvernement franquiste a été un collaborateur actif et un ami du régime responsable de cette politique, contribuant ainsi à la puissance de ce régime. […] Pour Israël, le point d’achoppement central est l’alliance du régime franquiste avec le bloc nazi-fasciste »[4] Israël s’aligne sur la politique d’isolement de l’Espagne recommandée par l’ONU et s’oppose à la levée des sanctions votées en 1946 par l’ONU contre l’Espagne. Cette décision ouvre entre les deux pays un contentieux durable.

Pour donner une crédibilité et un fondement culturel à ce positionnement international, l’Espagne exalte le mythe de la convivencia ; cette idéalisation du passé médiéval pendant lequel Al-Andalus aurait été un espace de coexistence harmonieuse et féconde pour les trois religions du Livre[5] sous la domination de l’islam. Grâce à ce mythe, l’Espagne franquiste peut par ailleurs persévérer dans son attachement à la culture judéo-espagnole ; laquelle facilite la distinction entre Juifs et Israéliens. Les bénéfices de cette politique sont loin d’être négligeables. L’influence de l’Espagne n’a cessé de croître au sein des pays arabes, et ceci dans un certain nombre de domaines. Outre le soutien diplomatique qu’ils lui accordent pour entrer à l’ONU en 1955 et aplanir les différends avec le Maroc, elle peut aussi compter sur le partenariat économique avec le monde arabe grâce à une active politique culturelle ; partenariat, qui lui évitera l’embargo pétrolier imposé aux autres pays occidentaux par les pays arabes de l’OPEP après la guerre du Kippour en 1973. La mort de Franco, en 1975, a-t-elle changé la donne diplomatique ?

Le processus de démocratisation dans lequel l’Espagne s’engage à la mort de Franco entraîne une amélioration des relations entre le pouvoir et les communautés juives installées sur son territoire. Quelques gestes symboliques viennent consacrer ce nouveau cours. Quelques mois après son couronnement, en novembre 1975, le roi Juan Carlos reçoit une délégation de la Fédération Séfarade Mondiale tandis que son épouse, la reine Sophie, participe à un office religieux à la synagogue de Madrid la même année. Ces gestes n’ont toutefois pas modifié la politique arabe de l’Espagne du jour au lendemain. Les gouvernements démocratiques persistent dans le soutien à la cause palestinienne en prenant des décisions emblématiques. En 1979, le Premier ministre, Adolfo Suarez reçoit très officiellement à Madrid Yasser Arafat, leader de l’OLP — il est le premier à le faire en Europe — et autorise l’ouverture d’une représentation diplomatique palestinienne à Madrid. La permanence de l’héritage franquiste sur la politique extérieure va retarder l’établissement de relations diplomatiques avec Israël. Celles-ci vont être initiées par Felipe González, Premier ministre socialiste, le 17 janvier 1986, soit seulement quelques jours après l’entrée de l’Espagne dans la CEE et avant la visite officielle en Espagne du Premier ministre israélien, Shimon Peres. Il n’en demeure pas moins que le pouvoir reste très largement attaché à la défense de la cause palestinienne, un peu moins quand la majorité est à droite, mais beaucoup plus quand elle est à gauche ; les prises de position du gouvernement de Pedro Sanchez en faveur des manifestants qui ont perturbé la Vuelta en apportent une flagrante démonstration.

Le choix d’une politique pro-arabe avec pour corollaire le soutien indéfectible et unilatéral à la cause palestinienne est donc ancien et perdure de la dictature à la démocratie quasiment sans discontinuité. Cela suffit-il à expliquer l’importance prise par l’antisionisme dans la société tout entière ? Force est de constater que celui-ci s’épanouit dans une société persuadée d’être épargnée de toute tentation antisémite. Encore une fois, c’est dans le passé franquiste que se trouve une partie de l’explication de ce mirage.

Cependant, avant toute référence au passé, un constat s’impose. Longtemps persécutés, contraints de se convertir puis finalement expulsés en 1492, les Juifs ne représentent dans l’Espagne contemporaine que des effectifs très faibles ; tout au plus quelques milliers d’individus établis dans les grandes villes, Madrid, Barcelone, Valence, Séville, Malaga et dans les enclaves du Maroc, Ceuta et Melilla[6]. Cette situation a été longtemps si peu propice à une résurgence de l’antisémitisme que la législation espagnole était, au début du XXe siècle, vierge de toute loi de discrimination raciale ou ethnique. En revanche, s’il n’y a plus que très peu de Juifs dans l’Espagne contemporaine, la culture séfarade des communautés expulsées en 1492 de la péninsule ibérique a laissé une empreinte indélébile sur une part non négligeable de la population juive mondiale — le cinquième, d’après les estimations — et notamment sur les communautés juives du Maghreb. Cette singularité permet à l’Espagne de récuser toute accusation d’antisémitisme en prenant appui sur la promotion de la composante séfarade de la culture espagnole. Ainsi, dans un récent communiqué, le gouvernement espagnol s’est défendu de tout antisémitisme en indiquant que « l’Espagne a accordé la nationalité à 72 000 Séfarades, qui sont désormais nos concitoyens. »[7] Doit-on prendre pour argent comptant cette réfutation de toute accusation d’antisémitisme ?

Franco, protecteur des Juifs ?

Après 1945, l’Espagne s’est construit une mémoire de la Seconde Guerre mondiale fondée sur la représentation d’un « caudillo philosémite » et d’une Espagne qui aurait largement contribué au sauvetage des Juifs. Le franquisme justifie cette assertion par la neutralité de l’Espagne dans le conflit ; laquelle aurait fait du pays une terre d’accueil pour les réfugiés — et, parmi eux, les Juifs — fuyant les persécutions nazies.

De 1940 à 1942, les autorités nazies autorisent les gouvernements des pays neutres à intervenir en faveur de leurs ressortissants, même s’ils sont juifs. C’est donc légalement que des Juifs espagnols ont pu passer les Pyrénées munis de passeports et de visas. D’autres ont dû le faire clandestinement, parce que « sans-papiers », pour gagner des destinations plus lointaines et avec l’espoir de bénéficier de l’indulgence d’un gouvernement prévenant à l’égard des séfarades.[8] À partir de 1942, la politique de protection des Juifs est mise à mal par l’extension à toute l’Europe de la « solution finale » et par l’occupation de la zone dite libre en France. Pour beaucoup de Juifs — et pas seulement pour les séfarades —, le passage clandestin de la frontière espagnole devient l’un des rares moyens d’échapper à l’extermination.

Contrairement à ce que laisse supposer l’usage du terme « neutralité » pour qualifier le positionnement international de l’Espagne, celle-ci n’a pas cessé de soutenir les pays de l’Axe, à la fois, sur les plans économique, diplomatique et militaire à l’extérieur et par des pratiques discriminatoires, à l’intérieur. En effet, si l’entrevue d’Hendaye, le 23 octobre 1940, n’a pas permis à Hitler de décider Franco à entrer dans le conflit, l’Espagne apporte, néanmoins, à l’Allemagne une aide dans des secteurs variés — police, renseignement, fourniture de matières premières, etc. — puis, à partir de 1941, dans le domaine militaire avec l’envoi de volontaires ; ceux-ci sont rassemblés en 1941 dans la « División Azul », pour combattre aux côtés de la Wehrmacht sur le front de l’Est. Non seulement le franquisme reste très favorable aux puissances de l’Axe, mais il leur demeure fidèle sur le plan idéologique et tout particulièrement au chapitre de l’antisémitisme. Le discours prononcé par le général Franco lors du défilé de la victoire le 19 mai 1939 est de ce point de vue sans équivoque : « Le judaïsme, la maçonnerie et le marxisme étaient des griffes plantées dans le corps national par les dirigeants du Front populaire qui obéissaient aux consignes du Komintern russe. […] Ne nous faisons pas d’illusions : l’esprit judaïque qui sait si bien pactiser avec la révolution antiespagnole ne s’extirpe pas en un jour et reste vivace au fond de nombreuses consciences. »[9] Preuve que cet antisémitisme n’a pas été qu’un simple affichage pour complaire à l’allié nazi, la création d’un fichier juif pour les besoins d’une surveillance des Juifs en raison de la « dangerosité de leur race ».[10]

Pour autant, l’Espagne va devenir une terre de transit vers d’autres destinations pour de nombreux réfugiés ; et parmi eux des Juifs, notamment des Séfarades. Cet intérêt pour les séfarades, les descendants de ces Juifs expulsés d’Espagne en 1492 et présents sur le pourtour méditerranéen et en Orient, apparaît à la fin du XIXe siècle à un moment où l’Espagne, affaiblie par la vague des indépendances dans l’Amérique hispanique et la perte de ses dernières possessions coloniales (Cuba, Porto Rico, Philippines, à la suite du Traité de Paris du 10 décembre 1898), redécouvre l’existence des Judéo-espagnols du Maroc et d’Orient et se rêve en protectrice de ces minorités. Un homme a particulièrement contribué à cette redécouverte. Ángel Pulido Fernández, médecin et homme politique, a consacré une part importante de son activité à ces Séfarades, nombreux dans l’Empire ottoman, qu’il désirait réconcilier avec le pays qui les avait bannis de son territoire. Dans les années 1920, il contribue à l’épanouissement d’un courant de sympathie à l’égard de la culture judéo-espagnole qui débouche sur un décret royal du 20 décembre 1924 qui accorde la nationalité espagnole aux séfarades s’ils en font la demande.

À partir de 1940, de nombreux Juifs, fuyant les persécutions nazies, firent des demandes de visas auprès des autorités espagnoles en arguant d’une origine séfarade. Celles qui sont satisfaites sont relativement peu nombreuses, car elles s’accompagnent d’une exigence. Les consulats n’octroient que des visas de transit, les réfugiés ne peuvent en aucun cas s’installer sur le territoire. Il n’empêche, c’est à l’honneur de quelques consuls que d’avoir utilisé cette possibilité du droit espagnol pour sauver des Juifs menacés de mort. Bernardo Rolland y Miota, consul général d’Espagne à Paris, Sebastian Romero Radigales, consul d’Espagne à Athènes ou encore d’Angel Sanz Briz, chargé d’affaires à l’ambassade de Hongrie, et son collaborateur l’Italien Giorgio Perlasca, ont permis le sauvetage de nombreux Juifs en leur assurant une protection diplomatique ; parmi eux, certains ont été élevés quelques années plus tard au titre de Juste parmi les nations.

Paradoxalement, le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942, dans le cadre de l’opération Torch, change la donne. Le régime franquiste peut désormais craindre la défaite de l’Axe. Une fois victorieux, les Alliés ne voudront-ils pas punir l’Espagne pour son soutien du fascisme et limiter sa souveraineté ? Ceci l’amène à réviser sa position sur la scène internationale. Il s’y engage, d’une part, en persistant plus fermement dans sa neutralité, en prenant quelques mesures moins favorables au IIIe Reich[11] et en acceptant, d’autre part, de continuer à faire de l’Espagne une terre de transit pour les réfugiés à la recherche de sa protection.

Le bilan global de cette action n’est certes pas dérisoire, puisque les estimations font état de quelque 30 000 Juifs — séfarades ou étrangers —qui auraient échappé à la « solution finale » grâce à la politique du régime franquiste. Cependant, non seulement la légende d’un pays protecteur des Juifs est aujourd’hui largement écornée par la recherche historique, mais elle a eu également pour conséquence de susciter de nombreuses lacunes dans la conscience que les Espagnols ont de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Puisque leur pays est resté neutre, il ne peut avoir été impliqué dans la déportation des Juifs et encore moins dans leur extermination.[12] L’un des indices de ce déni persistant, c’est l’amnésie à laquelle la jeunesse ibérique a longtemps été contrainte du fait de l’absence d’un enseignement de la Shoah[13].

Ce déni a été aggravé par la complexité du consensus mémoriel établi à la faveur de la transition démocratique. En effet, celle-ci a reposé sur un « pacte d’oubli » fondé par une loi d’amnistie (1977) qui permet, d’une part, d’exonérer de tout châtiment les personnes ayant commis des crimes pendant la guerre civile et, d’autre part, d’assurer le retour des exilés politiques et la libération des condamnés politiques, victimes de la dictature franquiste. Ce « pacte d’oubli », gage d’un rétablissement d’une cohésion nationale indispensable à la transition démocratique, s’est aujourd’hui largement délité[14]. La loi sur « la mémoire historique » a, dès 2007, permis une condamnation du franquisme et une première reconnaissance de ses victimes, sans toutefois étancher leur besoin de justice. La loi sur « la mémoire démocratique », adoptée en 2022, leur donne satisfaction par une condamnation plus ferme du franquisme et une réparation qui peut aller jusqu’à l’octroi de la citoyenneté espagnole aux descendants de républicains contraints de s’exiler.

C’est dans le contexte d’une contestation grandissante de la loi d’amnistie que commence à être introduit l’enseignement de la Shoah dans les programmes scolaires. En 2006, à la faveur d’une réforme de l’enseignement, le Parlement en a fait solennellement la « recommandation », car s’il y a bien un système éducatif national, celui-ci doit composer avec des Communautés autonomes qui ont la compétence de développer, de contrôler et d’exécuter la politique éducative sur leurs territoires respectifs. Si depuis, les progrès sont indéniables, la mise en œuvre de cet enseignement dans les classes reste délicate. D’une part, en raison d’un débat mémoriel toujours très vif qui encourage les amalgames entre victimes du franquisme et victimes de l’extermination ; et d’autre part, parce que cet enseignement est souvent dénigré au prétexte qu’il ferait le lit du sionisme pour un pays qui lui est résolument hostile.

Conclusion

Ce bref examen des fondements de l’antisionisme espagnol montre combien le franquisme a pesé sur les choix géopolitiques de l’Espagne contemporaine, notamment en l’arrimant au monde arabe ; l’Espagne démocratique a perpétué cet ancrage, et ceci, quelle que soit la couleur politique des gouvernements qui se sont succédé depuis la chute de la dictature. Grâce à cela, le prisme propalestinien est aujourd’hui largement partagé dans de nombreux secteurs de l’opinion publique.

Il a acquis d’autant plus de force que l’Espagne se prétend épargnée de toute passion antisémite. Tandis que la dictature a forgé l’image d’un pays protecteur des Juifs malgré l’ambiguïté de son attitude pendant la Seconde Guerre mondiale, la démocratie s’est, quant à elle, attelée à redorer le mythe de la Convivencia. Cette fiction d’une coexistence paisible des trois religions du Livre permet à l’Espagne de maintenir sa réputation d’irénisme à l’égard de l’islam et de se prétendre, en même temps, profondément philosémite grâce à sa défense de la culture judéo-espagnole.

En 2020, le gouvernement espagnol a adopté la définition de l’antisémitisme de l’IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance). Manifestement, ni lui ni son opinion publique n’en ont compris tout le sens et, sans doute, la portée.

Gérald Attali

Pour la commission « Éducation, mémoire et transmission » du CRIF Marseille-Provence (6/10/1025)


NOTES

[1] C’est du moins ce que laisse supposer un sondage en Espagne qui indique que 78 % des personnes interrogées sont favorables à la reconnaissance de l’État de Palestine par les pays européens et 60 % d’entre elles approuvent aussi une solution à deux États. Voir https://www.realinstitutoelcano.org/comentarios/la-opinion-publica-espanola-ante-el-reconocimiento-del-estado-de-palestina/

[2] Résolution disponible à l’adresse suivante : http://www.worldlii.org/int/other/UNGA/1946/74.pdf

[3] Voir Heurts et grandeurs de la politique arabe de l’Espagne par Tigrane Yégavian. Article paru dans Conflits. Revue de géopolitique, n° 48, novembre 2023. Disponible à l’adresse https://www.revueconflits.com/heurts-et-grandeurs-de-la-politique-arabe-de-lespagne/

[4] Extrait du discours du 16 mai 1949, Actes officiels de l’Assemblée Générale, sessions plénières 5 avril-18 mai 1949. In Danielle Rozenberg, L’Espagne contemporaine et la question juive, Presses universitaires du Midi, 2006. Disponible en ligne à l’adresse https://doi.org/10.4000/books.pumi.10758.  

[5] Chrétiens, Juifs et Musulmans en Espagne : le mythe de la tolérance religieuse (VIIIe-XVe siècle), Joseph Perez, L’Histoire n° 137, octobre 1990. Disponible à l’adresse https://www.lhistoire.fr/chr%C3%A9tiens-juifs-et-musulmans-en-espagne-le-mythe-de-la-tol%C3%A9rance-religieuse-viiie-xve-si%C3%A8cle

[6] Danielle Rozenberg avance le chiffre de 40 000 Juifs dans l’introduction de son livre L’Espagne contemporaine et la question juive, Presses universitaires du Midi, 2006. Disponible en ligne à l’adresse https://doi.org/10.4000/books.pumi.10758.

[7] http://exteriores.gob.es/fr/Comunicacion/Comunicados/Paginas/2025_COMUNICADOS/El-Gobierno-rechaza-tajantemente-las-acusaciones-y-medidas-hacia-Espana-del-Gobierno-de-Israel.aspx

[8] Il est difficile d’évaluer le nombre de Juifs qui ont profité de la protection espagnole. Danielle Rozenberg estime que « plus de vingt mille Juifs auraient fui légalement à travers l’Espagne, auxquels viendraient s’ajouter trois mille Juifs ayant franchi la frontière de façon clandestine. »

[9] Danielle Rozenberg, L’Espagne face à la Shoah, Revue d’Histoire de la Shoah 2015/2 N° 203. Article disponible en ligne à l’adressehttps://shs.cairn.info/revue-d-histoire-de-la-shoah-2015-2-page-163?lang=fr

[10] Danielle Rozenberg, op. cit.

[11] « Retrait de la División Azul du front russe, promesse de fermer le consulat d’Allemagne à Tanger, expulsion des agents allemands du pays. » Danielle Rozenberg, op. cit.

[12] Voir sur ce sujet Stéphane Michonneau, En Espagne, la mémoire-donuts de l’Holocauste et la Shoah, Mélanges de la Casa de Velázquez. Consultable à l’adresse : http://journals.openedition.org/mcv/23248 ; DOI : https://doi.org/10.4000/12s4d

[13] Dans un article désormais ancien, de la Revue d’Histoire de la Shoah (L’enseignement de la Shoah en Espagne, 2010/2 N° 193) Patricia Amardeil dresse un bilan, certes daté, mais très instructif, de cet enseignement. Disponible en ligne à l’adressehttps://shs.cairn.info/revue-d-histoire-de-la-shoah-2010-2-page-575?lang=fr

[14] Voir sur ce sujet, Les fantômes du franquisme, Geoffroy Huard. Disponible sur le site de La Vie des Idées, https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250331_jugerfranco-2.pdf