Discours de Fabienne BENDAYAN CHETRIT Présidente du Crif Marseille Provence – 8 mars 2024 – Palais de Justice de Marseille

8 mars 2023 journée internationale du droit des femmes !

L’histoire a tracé son chemin, les rassemblements fleurissent aujourd’hui partout dans le monde pour célébrer les conquêtes, les acquis, les victoires et les progrès. En ce jour de réflexion et de mobilisation consacré aux droits des femmes il est essentiel de souligner que cette journée est également dédiée à la dénonciation des injustices persistantes.

Alors que nous nous réunissons aujourd’hui dans le souvenir encore brûlant des atrocités du 7 octobre « le plus grand massacre antisémite du XXI siècle’’ il est de notre devoir de donner une voix à celles qui ont été réduites à un silence brutal et de révéler la vérité derrière les actes inqualifiables commis à l’encontre des femmes israéliennes. Une réalité qu’il nous faut décrire aussi insupportable que soit son évocation.

L’organisation terroriste du Hamas a choisi de nuire stratégiquement à Israël de deux manières claires : en kidnappant des citoyens et en commettant des crimes sexuels sadiques. Une stratégie opérationnelle claire impliquant des abus sexuels systématiques et ciblés par les terroristes et même par des civils palestiniens. Des violences qui sont le résultat d’un système culturel et institutionnel profondément enraciné.

L’attaque du 7 octobre est une stratégie délibérée d’utiliser le viol comme arme de guerre et d’user du corps des femmes, sanctuaire où se tissent les fils de l’existence, comme champ de bataille.

Des actes brutaux, des viols violents, impliquant des menaces avec des armes, des viols collectifs (près de 60 spermes différents retrouvés sur certains corps), et pour accroître la douleur et l’humiliation des viols commis devant les membres de la famille, les maris et les enfants. Des victimes ligotées, des femmes enceintes éventrées, des organes sexuels mutilés, des armes insérées dans les bassins fracturés, des corps découverts délibérément piégés avec des explosifs.

Les personnes enlevées et retenues captives par le Hamas ont-elles aussi été soumises à des violences sexuelles, et le sont sans doute encore. Certaines d’entre elles enceintes de leur bourreau. Après un silence assourdissant il aura fallu attendre 5 mois pour que l’ONU reconnaisse enfin les crimes sexuels commis le 7 octobre et les abus sexuels qui persistent à l’encontre des femmes otages du HAMAS. Derrière ces femmes se cachent des destins brisés, des vies chamboulées, et des cicatrices qui perdureront longtemps après que les blessures physiques guérissent. N’en déplaise aux nouveaux négationnistes, aux fervents défenseurs de l’organisation terroriste, ces violences délibérées révèlent une cruauté indicible, une négation de la dignité humaine.

Ce n’est pas seulement une atteinte aux droits des femmes, c’est une attaque contre notre humanité commune. Une ombre de plus plane sur cette tragédie : le silence assourdissant des organisations féministes qui soulève des questions troublantes sur la sélectivité de la solidarité. Nous devons nous interroger sur les raisons pour lesquelles ces voix, habituellement si fortes et déterminées, se sont tues face à une telle atrocité. Est-ce parce qu’il s’agit de femmes israéliennes ? Est ce parce qu’elles sont juives ?

Pourtant la lutte pour les droits des femmes ne peut être sélective. La dignité humaine transcende toutes les frontières, elle exclut de choisir les combats en fonction de la géographie, de l’orientation politique, de la nationalité, de la religion, de l’origine des bourreaux ou des victimes. L’enquête de l’ONU ne pourra malheureusement pas éradiquer le négationnisme autour des actes innommables qu’elle a révélés. La révélation de ces atrocités nous presse de condamner l’impunité et de ne pas rester muets.

Aussi en ce jour symbolique, nous lançons un appel à transformer notre indignation en action, notre compassion en un élan de solidarité mondiale. Le silence restera dans les mémoires comme une tache historique pour ceux qui ont choisi de se taire ou pire de nier les atrocités commises par le Hamas.

154 jours que 14 femmes demeurent retenues et torturées.

134 otages encore privés de liberté et de dignité.

C’est le moment de demander des comptes, de faire pression sur les instances internationales pour qu’elles agissent avec fermeté, pour que justice soit rendue pour que les otages soient libérés.

Ensemble, nous pouvons faire jaillir de cette obscurité infernale, où se sont joués les massacres de vies innocentes, l’étincelle des lumières et prêcher, militer, résister, œuvrer pour créer un monde où la paix, la dignité et l’égalité seront des droits inaliénables pour chaque femme, où qu’elle soit.

Mesdames et messieurs,

Aujourd’hui nous sommes des femmes israéliennes

Nous sommes elles !

Nous sommes ces femmes qui luttent partout dans le monde pour briser les chaînes de l’oppression des régimes totalitaires ou terroristes qui les gouvernent.

Nous sommes des femmes iraniennes, afghanes, palestiniennes.

Nous sommes elles !

Nous sommes la flamme ardente qui brûle au cœur de chaque femme.

Nous sommes la force et la résilience qu’elles portent en elles.

Aujourd’hui nous sommes toutes ces femmes, sources infinies d’inspiration, artisanes de l’avenir et couturières de la fraternité.

Nous sommes elles !

Crédit photo Brigitte Arakel