L’attentat de la rue Copernic est un événement tragique marquant de l’année 1980. Ce 3 octobre, alors que des fidèles rejoignent la synagogue de la rue Copernic, une bombe explose. Cet attentat terroriste a causé la mort de quatre personnes et a fait une quarantaine de blessés. Plus de 40 ans après les faits le procès débutera le 3 avril prochain.

Vendredi 3 octobre 1980, peu avant la fin de l’office du shabbat qui coïncide, cette année-là, avec la fête de Simha Thora, une bombe explose devant la synagogue de l’Union libérale israélite de France (ULIF ) située rue Copernic dans le 16e arrondissement de Paris. La bombe avait été placée dans une moto garée à proximité de la synagogue. L’explosion a été très violente et a causé d’importants dégâts matériels. Quatre personnes ont perdu la vie dans l’attentat, dont trois passants et une femme qui se trouvait dans la synagogue. Une quarantaine de personnes ont été blessées, certaines très gravement.

La piste d’une mouvance palestinienne

Pour la justice, la piste d’un attentat terroriste ne fait aucun doute. Alors que la France fait face à une explosion d’agressions venant de groupes d’extrême gauche et d’extrême droite, l’enquête attribuera l’attentat, non revendiqué, au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales. C’est Hassan Diab, universitaire libano-canadien, qui est accusé d’avoir posé la bombe.

Son nom est apparu en 1999 après que les enquêteurs aient retrouvé son passeport, qui avait été découvert dix-huit ans plus tôt sur un membre du FPLP OS arrêté à Rome. Les tampons présents sur le passeport indiquent que Diab avait effectué un voyage en Europe entre le 20 septembre et le 7 octobre 1980. Mais le suspect assure qu’il avait perdu son passeport depuis plusieurs semaines et qu’à cette période il passait ses examens à Beyrouth.

Les réactions face à l’attentat

L’attentat de la rue Copernic a suscité une grande émotion en France et dans le monde entier. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, des personnes étaient tuées en France dans un attentat visant la communauté juive. Au lendemain de l’attaque, plusieurs milliers de personnes se retrouvent devant la synagogue pour une manifestation qui terminera sur les Champs-Elysées. Et le 7 octobre, un cortège d’environ 200.000 personnes navigue entre Nation et République.

3 avril 2023 : Ouverture du procès

En 2014, Hassan Diab est incarcéré dans un centre pénitentiaire français, il y restera jusqu’en 2018, année où il bénéficiera d’un non-lieu, faute de preuve. Libéré, Diab regagne le Canada. Le parquet ayant fait appel, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris annule le non-lieu et renvoi Diab aux assises.

Le procès s’ouvrira donc le 3 avril prochain, soit 43 ans après les faits, pour une durée d’environ 12 jours. Le principal, et seul, suspect a, quant à lui, fait savoir qu’il ne serait surement pas présent sur le banc des accusés.