Discours de Madame La Présidente du Crif Marseille-Provence Michèle Teboul

 

La commémoration de cette année le 25 janvier 2015 nous remet en mémoire trois séries d’événements

1. Les rafles du centre-ville du 22 au 29 janvier 1943

2. L’évacuation des vieux quartiers du Vieux-Port des 23 et 24 janvier 1943

3. La découverte du Camp d’Auschwitz le 27 janvier 1945 ( 70e anniversaire)

 

Deportation - Marseille Photo Bundesarchiv1. Les rafles du centre-ville (deuxième vague des rafles dans le Sud) 

La préparation de cette action a été secrète et bien menée. D’importantes forces ont été concentrées à Marseille ( 8000 hommes en tenue, gendarmes, gardes mobiles, GMR ou gardes mobiles de réserves) et quelques milliers d’inspecteurs venus de la zone sud.

Le 13 et le 14 janvier une réunion a rassemblé à la villa « Ben Qillado », puis à la préfecture, l’état-major allemand – Karl Oberg, Hagen, Griese, des personnalités présentées comme venant de Berlin – et les autorités françaises, Bousquet, l’intendant de police Rodellec du Porzic, le préfet régional Lemoine, le préfet délégué à la ville de Marseille, Barraud.

-Les opérations de police c’est à dire les rafles des juifs français ou étranger s’étirent dans la semaine du 22 au 29 janvier : rafles la nuit du vendredi 22 au Samedi 23 et du Samedi au dimanche 24 ; arrestation à domicile par la police française, arrestations dans la rue, les cafés, les cinémas, les trains etc. (photos arrestations). Les gens arrêtés sont envoyés aux Baumettes ou à l’Evêché et de là vers la gare d’Arenc vers Compiègne.

Environ 1900 transferts dont 1600 sont directement partis pour Compiègne

 

Marseille, Place Victor-Gélu [?], Razzia2. L’évacuation des vieux quartiers commence le dimanche 24 à 6 heures du matin.

Les évacués sont envoyés dans un camp militaire aménagé pour cela à Fréjus dont un convoi est de retour le 28 janvier. On laisse la possibilité aux sinistrés d’aller chercher quelques effets dans leurs domiciles dont beaucoup ont été déjà pillés. Le dynamitage par les Allemands, maison par maison se déroule début février.

En l’espace de quinze jours, Marseille a vécu un véritable séisme : des dizaines de milliers de contrôles dans une ville quadrillée par les forces de police, des milliers d’habitants chassés de leurs logements, des milliers d’arrestations.


3. La découverte du camp d’Auschwitz le 27 Janvier 1945

www.Auschwitz.org.pl

La découverte des premiers camps vides en 1944 (Majdanek en juillet par exemple ) n’a pas permis de comprendre les spécificités de l’univers concentrationnaire nazi. La libération du complexe d’Auschwitz, puis des camps de l’Ouest, est un choc dont rendent compte la presse écrite et les actualités cinématographiques en diffusant rapidement les premiers témoignages et les premières images.

(Notes sur les photos cf Le regard de l’occupant. Marseille vue par des correspondants de guerre allemands 1942- 1944, Edition Temmen, 1999, sous la direction d’Ahlrich Meyer

“Les Marseillais dans la seconde guerre mondiale” – editions Gaussen 2013

Ces images ont été prises par treize photographes des anciennes compagnies de propagande de la Wehrmacht et conservées aujourd’hui dans le département photographique)

 

Par Renee Dray-Bensoussan -Secrétaire Générale du Crif Marseille-Provence, Historienne et Pdte de l’Association ARES (Association de la Recherche et l’Enseignement de la Shoah)