Nous sommes à nouveau réunis ce matin pour honorer la mémoire d’enfants victimes de crimes monstrueux au préjudice de la pureté et de l’innocence.
Le 20 octobre 1943, Marseille prenait le visage meurtri de la Terreur. Le régime de Vichy sacrifiait 30 de ses enfants à la barbarie nazie, des enfants raflés ici même au Château de La Verdière.
Leur calvaire ne faisait que débuter !
Dirigés dans un premier temps vers Drancy puis déportés à Auschwitz, tous périrent dans les chambres à gaz, leur corps fragile, frêle et délicat brûlé dans les fours crématoires !
Parmi toutes les horreurs dictées par la cruauté et la barbarie il en est peu qui soient plus effroyables que le meurtre de l’innocence.
A cet instant les mots martelés pendant des décennies résonnent en moi, résonnent en nous : « plus jamais ».
Je pense à notre Chère Denise Toros Marter, à Albert Barbouth, aux gardiens de la mémoire et défenseurs de l’histoire qui ont consacré leur vie à transmettre et enseigner, témoins d’une histoire qui se répète inexorablement.
Les souffrances ardentes de la shoah respectueusement commémorées s’entremêlent aux douleurs infligées par un antisémitisme crasse, sordide, abject qui déferle à travers le monde.
Le 7 octobre 2023, le terrorisme islamiste, barbare et sanguinaire, s’est abattu cruellement, laissant derrière lui des familles endeuillées, des vies brisées et des innocents pris en otage.
Parmi eux, Kfir et Ariel Bibas, deux jeunes enfants qui, depuis maintenant 400 jours, sont privés de l’insouciance de leur enfance.
Ces deux frères, comme les enfants de la Verdière, incarnent l’innocence prise au piège d’une idéologie qui place sa doctrine au-dessus de toute vie humaine.
La Shoah nous a appris qu’il suffit d’une étincelle de mépris, de peur ou de rejet pour embraser une société toute entière et l’entraîner vers le pire.
Cette tragédie aurait dû vacciner l’humanité contre la barbarie, nous rendre vigilants, capables de reconnaître les signes avant-coureurs, d’endiguer à sa source toute menace de retour de la haine de l’autre.
Et Pourtant, l’histoire se répète inexorablement.
Cette haine millénaire, que l’on aurait pu espérer voir disparaître, resurgit avec une intensité que nous n’avions plus connue depuis des décennies et avec une virulence que nous n’aurions pas imaginée possible.
Par silence ou complaisance, La haine des juifs se répand comme une traînée de poudre, alimentée par de fausses accusations de génocide à l’encontre de l’Etat hébreu et les discours incendiaires de la France Insoumise putréfiée par l’idéologie islamiste.
Les discours de haine d’Israël se propagent ainsi sans filtre, sans conscience des ravages qu’ils causent.
Le conflit israélo-palestinien est devenu un alibi pour relancer la chasse aux Juifs.
Alors qu’aujourd’hui marque le 86 -ème anniversaire de la nuit de cristal, il y a deux jours, Un nouveau pogrom organisé et prémédité a déferlé en plein cœur de l’Europe, dans les rues d’Amsterdam dans la ville d’Anne Franck.
Des centaines d’islamistes et pro palestiniens répondant aux appels à “globaliser l’Intifada” ont pourchassé, attaqué, lynché, humilié des juifs.
9 et 10 novembre 1938, 20 octobre 1943, 7 octobre 2023 et 8 novembre 2024 sont des dates qui sont juste séparées par le trait d’union chaotique de l’antisémitisme.
Impensable, intolérable, inacceptable !
Mais où va-t-on ? Jusqu’à quand ? Jusqu’ou ?
Condamner de tels actes ne suffit plus, il faut désormais se montrer implacable face à ce déchaînement de violence antisémite.
Non la colère et la honte ne suffisent plus.
Notre devoir est d’agir, et d’agir maintenant, avec détermination, courage et sans compromission.
L’histoire nous enseigne que chaque discours de haine, même anodin, porte en lui une violence qui se multiplie, qui s’alimente et finit par se transformer en acte.
Il nous faut balayer les silences coupables et le relativisme.
Combattre inlassablement les discours de haine, où qu’ils se trouvent : dans la rue, dans les écoles, sur les bancs de l’Assemblée Nationale, dans les médias, sur les réseaux sociaux.
Appliquer la loi fermement, sans la moindre tolérance.
Au-delà de la communauté juive, ce sont les fondements mêmes de notre société qui vacillent. Une société qui tolère l’antisémitisme, qui tolère toute forme de haine, est une société qui accepte l’injustice et la déshumanisation.
Aujourd’hui ce sont les juifs demain ça sera vous !
Mesdames et messieurs,
En ce jour de commémoration, pensons aux enfants de La Verdière. Pensons à Kfir et Ariel, ainsi qu’à tous les innocents pris en otage.
Leur mémoire, leur souffrance, doivent éclairer notre route, nous rappeler notre devoir, notre responsabilité envers l’humanité tout entière.
Car oui c’est notre responsabilité collective, notre devoir, de faire en sorte que plus jamais, la haine ne l’emporte, pour que demain nous puissions témoigner de la vérité imprescriptible de notre humanité à nos enfants.
Je vous remercie.