Cette année, en solidarité avec le peuple libanais, l’Académie Goncourt a fait le choix d’annoncer les quatre auteurs en lice pour le prestigieux prix depuis le festival « Beyrouth Livres » organisé au Liban. C’était le 19 octobre dernier. Alors que l’évènement a réuni des centaines d’auteurs francophones, certains d’entre eux ont refusé de s’y rendre…
“Nous ne permettrons pas à des sionistes de diffuser leur venin au Liban, même si, en apparence, ils semblent détenir les passeports de votre pays”. Voici les propos adressés à la France par Mohamed Mourtada, Ministre de la culture libanais, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux le 8 octobre dernier. Bien qu’aucun écrivain ne soit explicitement nommé, cinq auteurs, membres de l’Académie Goncourt, ont par la suite refusé de se rendre au Liban. C’est le cas de Pierre Assouline, Pascal Bruckner, Sélim Nassib, Eric-Emmanuel Schmitt et Tahar Ben Jelloun. Ce dernier s’est exprimé en affirmant : « J’aime le Liban, pays blessé, meurtri, pillé et laissé dans une grande solitude. Mais tant qu’il n’a pas le pouvoir, les moyens et les hommes qu’il faut pour se débarrasser d’un corps étranger sur son sol, le Hezbollah, il ne pourra pas se relever. ».
Malgré ces rebondissements, les organisateurs de Beyrouth Livres ont maintenu le festival et plus étonnant encore, malgré la polémique désastreuse, le Président de l’Académie Goncourt, Didier Decoin son secrétaire Philippe Claudel, et les deux jurées Camille Laurens et Paule Constant, ont bien rejoint Beyrouth comme cela fut prévu initialement.
Une polémique à laquelle l’ambassadrice d’Israël en France Yaël German a répondu dans un communiqué publié le 31 octobre dernier : « Le silence de l’Académie Goncourt est un terrible affront aux valeurs de liberté, de tolérance et d’ouverture qui caractérisent la République Française. L’histoire nous enseigne que ceux qui détournent le regard face à la bête immonde sont les complices directs de l’antisémitisme. »