Lundi 30 janvier dernier, la Première Ministre Elisabeth Borne a présenté son plan de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine. Plus de 80 mesures devraient être appliquées sur une période de 4 ans.
Un plan co-piloté par Isabelle Rome, Ministre chargée de l’égalité des chances. “Depuis plus de 5 ans, nous combattons toutes les haines et traquons toutes les discriminations” a déclaré la Première Ministre.
A l’école et sur internet
“C’est dès l’enfance que des stéréotypes peuvent s’installer. C’est dans notre jeunesse que certaines théories du complot foisonnent. C’est aussi sur nos jeunes que les messages haineux des réseaux sociaux ont le plus d’effet”
Mieux éduquer les élèves, mieux former les enseignants. Ce sont les premiers axes du plan présenté ce lundi matin, par la Première ministre Elisabeth Borne. Ainsi, dès la rentrée prochaine, tous les élèves auront l’obligation de réaliser la visite d’un lieu de mémoire en lien avec l’antisémitisme ou toute forme de discrimination. Les professeurs sont aussi concernés par le plan : une journée de formation leur sera dispensée tous les 5 ans.
Afin de “promouvoir la citoyenneté numérique”, le plan prévoit d’impliquer “les plateformes et les influenceurs, dans un travail collaboratif pour élaborer des outils visant à améliorer les comportements des internautes”. Un code de bonne conduite pour les jeux vidéo et l’e-sport va aussi être mis en place.
Un recours au « testing » pour l’emploi
Dans le domaine du travail, une amende civile dissuasive devrait être mise en place, afin « d’aider les représentants du personnel et les employeurs à objectiver l’existence de discriminations ». Une campagne de « testing » sera aussi établie, sur les discriminations à l’emploi. La pratique, répandue en Angleterre, consiste à envoyer deux CV identiques pour le même poste, avec pour seule différence l’origine de la personne ou son lieu de résidence.
Par ailleurs, le gouvernement se donnera le droit de divulguer les entreprises faisant preuve de discriminations à l’embauche, comme ce fut le cas en février dernier avec Accord, Air France et Renault.
Des changements sur le plan judiciaire
Le plan comporte des mesures destinées à améliorer la réponse judiciaire. Parmi les pistes évoquées, celle d’une peine plus lourde pour les policiers qui commettraient des infractions racistes ou antisémites dans l’exercice de leurs fonctions. La mesure concernerait toutes les personnes chargées d’une mission de service public.
Autre point : améliorer le recueil des plaintes. L’intérêt est de réduire le nombre de classements sans suite, car il explose. Selon le ministère de la Justice, en 2020, la moitié des auteurs présumés d’infractions racistes ont fait l’objet d’un classement sans suite.